A
noter que la deuxième partie
de cette interview sera
publiée dans "Le Parisien" daté du 12
décembre 1996.
On retrouve
l'intégralité de cette interview dans
le numéro du 26 novembre 1996 de "Ciné
Télé Revue" en Belgique.
Quelques questions / réponses
diffèrent.
Alain
Morel : Que s'est-il exactement passé le 15 juin dernier ?
Mylène
Farmer : Il devait rester environ
vingt secondes de
spectacle. Je venais saluer le public lyonnais pour la
troisième fois après avoir chanté le
dernier rappel de XXL.
Nous nous sommes bousculés en avant-scène
avec un des danseurs et nous sommes tombés dans la
fosse d'orchestre. Le choc a été terrible.
Et le diagnostic
médical ?
Le
danseur était, par miracle, indemne.
Mais moi, outre des contusions un peu partout, je souffrais d'une grave
fracture ouverte d'un poignet. J'ai été
opérée en urgence dans un hôpital de
Lyon, où
je suis restée cinq jours. Les quatre-vingt-cinq personnes
qui
travaillaient sur la tournée ont dû rentrer chez
elles. Il y a ensuite eu une longue rééducation
puis une phase de
convalescence.
Vous avez beaucoup
souffert ?
Oui.
Longtemps surtout. D'autant qu'il a fallu me
réopérer fin juillet pour retirer les broches.
Mais, honnêtement, je m'en suis bien sortie, même
si, de temps en temps, j'ai encore un peu mal.
Quand avez-vous
recommencé à travailler ?
Fin
août, lorsque nous avons
tourné le clip de Comme
j'ai mal... un titre de prédilection !
Ce tournage s'est
déroulé à Los Angeles, où
vous êtes souvent. Avant l'accident, vous aviez
passé quelque temps en Indonésie. Le soleil et
les
plages, c'est devenu votre truc ?
Les plages, non. Le soleil, oui. Je ne pourrais pas
vivre en Californie éternellement, mais de temps en temps,
l'espace, la surdimension, la qualité de vie
quotidienne et aussi la perte
d'identité... cela fait du bien. Et puis,
là-bas, j'ai aussi travaillé. Y
enregistrer mon dernier album m'a galvanisée.
Non que les musiciens américains soient
forcément meilleurs, mais rencontrer des gens
différents, cela donne du
punch pour créer.
Aujourd'hui, quelle
adresse de coeur déclinez-vous?
S'il
faut choisir, c'est quand même Paris.
Mais, quand j'y suis revenue, j'ai trouvé la ville
plombée, noire d'encre. Le ciel de Californie, c'est tout de
même plus sexy (sourire).
Sexy, vous
l'êtes de plus en plus. Sur scènes vos
tenues sont torrides. Un jour, vous nous avez dit un jour que
troubler était un jeu qui permettait de se
détester un peu moins. Commencez-vous à vous
aimer ?
Dire que je m'aime serait aller un peu vite en
besogne, mais c'est vrai que j'accepte mieux mon
enveloppe. Je l'ai un peu mieux rencontrée
et me sens
plus prête à la partager.
J'éprouve d'ailleurs une certaine
fierté à porter toutes ces tenues de
scène et un réel plaisir à
m'offrir.
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