Le Guide
Méridional : Sa
préparation physique pour les concerts :
Mylène Farmer : Dans ma préparation physique, je
suis plus fond
que forme. Je ne mange pas de viande, plutôt des
sucres
lents.
Le Guide
Méridional : Rapports avec ses
précédents concerts et le retour sur
scène :
Mylène Farmer : Deux spectacles en cinq ans, cela peut
paraître peu mais
j’ai peur de la redite. Ce retour correspond à une
nouvelle envie... et bien sûr le nouvel album. (...)
(C'est une) alchimie: j'ai rempli ces quatre ans de voyages
à
Los Angeles, New York, Bali aussi, de liberté,
d'apprentissage
de la vie. Avec une volonté de déracinement du
cocon,
qu'il soit bon ou mauvais.
(Je peux parler) d'épanouissement. Je
voulais
aller vers l'autre. Je me sens un peu plus
légère, mes
doutes sont moins profonds. De mon côté, c'est un
changement radical de vivre dans l'instant présent. A Los
Angeles par exemple, je recherchais une perte d'identité, au
moins artistique.
Le Guide
Méridional : Le film Giorgino :
Mylène Farmer : J'aime jouer mais je savais que ce serait
lourd à porter.
Le
choix n'était pas "populaire" et j'avais envisagé
l'échec. Pour autant, avec Laurent Boutonnat, la relation
n'a
pas été endommagée. Je travaille avec
lui depuis
12 ans. Il était normal en revanche que se
développe
aujourd'hui un nouvel esthétisme. Il y a dans ce show un
travail
important sur l'image que je trouve très beau.
Le Guide
Méridional : Le show du Tour 1996
:
Mylène Farmer : Un show avec des départements
différents, dans la
tradition américaine. Je ne pourrais pas m'en tenir
à moi
seule derrière un micro ! Le changement passe par un
côté sexy. J'apprécie toujours Cioran,
mais je suis
moins cynique. Je remplacerais par de l'humour.
Le Guide
Méridional : Le choix
de Sans
Contrefaçon
pour la bande originale de Pédale
Douce (que
Mylène dit avoir accepté spontanément):
Mylène Farmer : Je passe pour une pionnière de la
cause homosexuelle. Si une
part importante de mon public s'en revendique, j'en suis ravie. Mais je
ne prône pas le militantisme. Plus on en parle, mieux c'est,
c'est tout.
Le Guide
Méridional : Le choix du Sud
pour rôder ce spectacle:
Mylène Farmer : J'ai commencé par le Sud car en
rentrant, j'ai
trouvé
Paris noir plombé. J'y vis toujours mais je bouge beaucoup.
En
revanche, si je pourrais sans problème m'expatrier en
Europe, je
ne deviendrais pas américaine. La qualité de vie
y est
ponctuellement agréable.
Le Guide
Méridional : Le choix de Toulon
(alors ville ayant un maire Front National, mouvement politique
d'extrême-droite, ndlr):
Thierry Suc : C'était celui d'une salle, l'une des
meilleures de France,
pas
celui d'une ville.
Mylène Farmer : Personnellement, je n'ai pas envie de
délivrer des messages.