Les brèves

Duel

MF 24/7 : les brèves

Que je devienne - Nevermore...
Que je devienne live
Que je devienne live
Tracklists désenchantée
THE SINGLES 1995-1997
NEVERMORE remonte dans le T...

Duel chansons

Voter
2008
Sextonik
Voter
2015
Insondables

Résultat du vote

48%
52%
X

Mylène Farmer - Interview - RTL Cinéma - 01er octobre 1994



  • Date
    01er octobre 1994
  • Média / Radio
    RTL Cinéma - RTL
  • Interview par
    Rémo Forlani
  • Fichier
  • Catégories interviews


Emission consacrée au cinéma, présentée par Evelyne Pagès et Rémo Forlani le samedi de 13h30 à 16h30 sur RTL.


Mylène Farmer : Le film, je crois que c'est... sans résumer l'histoire... je pense que c'est beaucoup de sentiments, de passion, de poésie j'espère, et que c'est un climat dramatique, définitivement. J'en dis sans doute trop peu (elle rit) ou pas assez, précisément, mais j'ai du mal. La toile de fond de ce film est donc la guerre de 14-18, mais réellement en retrait. C'est un village donc, qui est essentiellement peuplé de femmes, puisqu'elles sont esseulées. Et dans ce village vit une jeune fille, qui est donc Catherine, dont le papa est un docteur qui s'occupait d'enfants retardés. Et ce docteur a disparu, et est probablement interné. Et puis un jeune homme, qui est donc le titre du film, Giorgino, qui est également un docteur donc, qui a été obligé de quitter les tranchées parce que lui-même est très malade, va rencontrer cette jeune fille, essayer de retrouver ces enfants également. En fait, tout le film est un peu comme un thriller ! C'est... à la recherche de ces enfants qui sont décédés, dont on n'arrive pas à expliquer pourquoi ce décès.


Rémo Forlani : Alors, oui, il est à la recherche d'enfants...
Mylène Farmer : Hmm, hmm...


Rémo Forlani : ... et finalement il rencontre une jeune femme, une jeune fille qui est presque une enfant aussi, c'est vous !
Mylène Farmer : ... qui a une âme d'enfant, de même que le personnage principal a une âme d'enfant, et c'est ce qui fait qu'il y a cette rencontre qui est très forte et très magique.


Rémo Forlani : Bon alors, on peut dire, d'abord, que c'est une histoire d'amour...
Mylène Farmer : Essentiellement, oui !


Rémo Forlani : Pourquoi avoir choisi... je sais que c'est à Boutonnat qu'il faudrait que je le demande, mais (Mylène rit) vous le connaissez assez, peut-être vous pouvez me répondre pour lui ? Pourquoi avoir fait cette histoire qui se passe au temps de la guerre de 1914 dans un univers assez lointain du nôtre ? Enfin...
Mylène Farmer : Hmm, hmm... Effectivement, il faudrait lui poser la question, si ce n'est que j'ai à peu près entendu la réponse. à savoir que quand lui a écrit, c'était plus de l'ordre du fantasme, à savoir que quand il a démarré l'écriture de ce scénario, il y avait quelques éléments comme ça, des choses ponctuelles, et qu'au fur et à mesure, il avait envie de ces femmes, ces femmes acariâtres, dures, et que c'est vrai que le contexte d'une guerre est parfait pour ça. Donc après, je crois que c'est un puzzle qui s'est formé et... Après, je crois que c'est plus l'intemporalité qui importait à Laurent, et cette sensation de conte, de réel / irréel...


Rémo Forlani : Alors ce qu'on peut dire, c'est que c'est un film... bon, c'est quand même un premier film...
Mylène Farmer : C'est un premier film !


Rémo Forlani : Alors, est-ce que ça a été compliqué ? Bon... vous êtes maintenant, vous et lui, dans la chanson, enfin dans le monde du show-biz on va dire, entre guillemets, (Mylène rit) et des gens connus, vous vendez, comme on dit, mais c'est quand même très compliqué de monter un film, surtout un film de cette importance. Comment ça s'est passé ?
Mylène Farmer : Ce fut le passage extrêmement douloureux ! C'est vrai que c'est un projet qui est extrêmement ambitieux, à la fois de par son histoire et également d'un point de vue budget. Donc ça a été un projet qui s'est... qui a été enfanté dans la douleur. Moi-même, pour avoir... Etant à côté, donc, de la personne qui a essayé de monter ce projet, j'en sais probablement plus qu'une actrice qui vient, comme ça, dans un film uniquement pour interpréter un rôle. Ça a été très, très difficile. Très difficile, parce que ou des personnes choquées par l'histoire, ou pensant justement "projet trop ambitieux", donc inquiétant, et c'est lui (ndlr : Laurent Boutonnat) qui a, en partie, produit ce film, avec l'aide de Polygram quand même. Mais... ça a été vraiment une recherche difficile !


Rémo Forlani : Alors il y a une autre question qui me turlupine un peu... Dans la mesure où, on va dire, vous êtes la muse de Monsieur Boutonnat...
Mylène Farmer : Vous pouvez dire tout ce que vous voulez ! (Rires) J'ai tout entendu !


Rémo Forlani : (qui rit) Oui, vous êtes sa muse, son égérie ! En fait, vous n'avez pas le rôle principal dans le film ! C'est ce comédien, qui s'appelle Jeff Dahlgren, qui est d'ailleurs formidable...
Mylène Farmer : Le rôle principal, effectivement, c'est Giorgino ! C'est le titre du film. Et Catherine est la pièce maîtresse du film. Toute l'histoire circule autour de ce mystère donc, qui est Catherine. Mais c'est effectivement ce qu'on va appeler un second rôle...


Rémo Forlani : Mais alors vous, ça ne vous a pas gênée, puisque, je vous dis, vous êtes la muse de Boutonnat ? Vous ne lui avez pas dit : « Boutonnat, je veux être la vedette ! » ?
Mylène Farmer : Non, parce que les choses ne se passent pas comme ça ! Je ne réfléchis pas en termes de quantité, par exemple. J'espère toucher, émouvoir. Maintenant, quant au fait que ce rôle n'est pas le rôle principal, que le temps à l'écran n'est pas celui de Jeff Dahlgren, le personnage principal... peu m'importe. Très sincèrement, peu m'importe !


Rémo Forlani : Bon, je pense que si Laurent Boutonnat fait d'autres films, il vous engagera encore !
Mylène Farmer : Je ne sais pas ! Nous n'en avons pas parlé. Peut-être ! (Rires)


Rémo Forlani : Est-ce que vous avez envie, est-ce que vous seriez tentée par le fait de tourner avec d'autres metteurs en scène ?
Mylène Farmer : Bien sûr ! Bien sûr ! J'aurais pu le faire avant ce long-métrage. J'avais eu quelques propositions,  mais ces propositions n'étaient pas un bon rendez-vous pour moi. J'espère qu'il y en aura d'autres, maintenant.


Rémo Forlani : C'est quoi, les bons rendez-vous pour vous ? J'ai lu un peu la fiche technique du film. (Mylène rit) Alors vous parlez de David Lean, de gens comme ça. Avec qui vous auriez envie de travailler ?

Mylène Farmer : Spielberg !


Rémo Forlani : Carrément ?
Mylène Farmer : (qui rit) Modeste ! J'aime... j'aime beaucoup, beaucoup de metteurs en scène. J'aime Roman Polanski, j'aime... Je choisirais avant tout... si j'avais cette chance de choisir... un metteur en scène, un réalisateur, avant même un scénario. Et, bien sûr, dans un deuxième temps, un scénario. Mais c'est vrai que j'attache une importance fondamentale à la réalisation et à l'homme qui va diriger un film.


Rémo Forlani : Mais vous êtes prête, je veux dire, à casser votre image, on va dire comme ça ? C'est-à-dire que si on vous dit, je ne sais pas : "Tu vas jouer une petite dactylo qui vit dans un HLM, qui prend le métro, qui n'a pas de beaux costumes, enfin des costumes romantiques..."
Mylène Farmer : Je ne sais pas l'histoire, parce que jusqu'alors ce n'est pas intéressant ! (Rires)


Rémo Forlani : Comment ?
Mylène Farmer : (qui rit) Mais si vous me dites que c'est une psychopathe ou... (Rires)


Rémo Forlani : Ah ! Mais je ne vous dis pas que c'est un scénario passionnant. Je vous parle d'un éventuel personnage dans une bonne histoire, bien sûr !
Mylène Farmer : Oui ! Le propre de l'actrice, j'imagine, est de pouvoir interpréter n'importe quel rôle. J'espère pouvoir y parvenir !


Source retranscription : Styx Magazine spécial Mylène Farmer / Référentiel des radios - 2013 - Editions Sunset Publishing

EXEC TIME = 0.00022077560424805
NBR TIME = 177
NBR DB QUERY = 28