Diffusion d' un
reportage dans une réserve d'Afrique qui
recueille des orangs-outans.
Marylise de La
Grange : Mylène, vous êtes un peu la
marraine de Cheeta, vous ? (Cheeta est le nom du chimpanzé
assis aux côtés de Mylène dans
l'émission, ndlr)
Mylène Farmer : Je voudrais être sa
propriétaire, la voler à Gaétan !
(rires) (Gaétan est un ami de Mylène
propriétaire d'une ferme en Normandie dans laquelle il
élève de nombreux animaux ; un reportage avec
Mylène y avait été
réalisé pour le magazine
Télé 7 Jours publié en
décembre 1986, ndlr) Il ne veut pas...
Marilyse de La
Grange : Comment vous avez réagi en
regardant ce document où il s'agissait, là, de
vie sauvage ? Non, Cheeta, alors laisse s'il te
plaît le nœud parce qu'on voudrait que
Mylène soit habillée jusqu'au bout ! (Cheeta
s'amuse avec le noeud dans les cheveux de Mylène)
Mylène Farmer : Laisse-moi parler, Cheeta
! (Mylène regarde Cheeta dans les yeux en souriant)
Marilyse de La
Grange : Comment est-ce que vous avez réagi
à ce document où on voyait des animaux contents
d'être réhabilités à la vie
sauvage, contrairement à Cheeta ?
Mylène Farmer : Moi je trouve ça
formidable. Formidable.
Marilyse de La
Grange : Alors est-ce qu'il y a pas quelque chose d'un peu
contradictoire dans votre position, qui est d'avoir des animaux chez
vous, de les aimer, d'aimer les toucher, et puis justement d'aimer un
document comme on vient d'en voir un ?
Mylène Farmer : C'est vrai, c'est très
paradoxal mais moi je me dis que je préfère voir
mes capucins à la maison avec une cage qui est
très, très grande pour eux et que je peux les
sortir autant de fois que je veux et les promener. Je
préfère les voir à la maison que dans
une petite cage dans des magasins.
Marilyse de La
Grange : Oui, parce que c'est là où vous
les avez trouvés. On va aller vous rendre visite dans votre
appartement de Beaubourg, où justement vous avez deux petits
pensionnaires... qui s'appellent comment ?
Mylène Farmer : Le premier, celui que vous allez
voir, s'appelle E.T., je l'ai depuis maintenant quatre ou cinq ans, et
puis...
Marilyse de La
Grange : C'est un singe capucin ?
Mylène Farmer : C'est un sajou capucin.
(l'écran au centre du plateau diffuse les images d'E.T. que
Mylène avait filmé chez elle pour
l'émission "Mon zénith à moi"
diffusée sur Canal Plus en octobre 1987)
Marilyse de La
Grange : Le voilà ! (en
désignant l'écran)
Mylène Farmer : Voilà. Et depuis, j'en
ai un autre qui est également un capucin, qui a un pelage
beaucoup plus clair et qui a été totalement
adopté par E.T.
Marilyse de La
Grange : Et ils vivent en semi-liberté chez vous ?
Mylène Farmer : En semi-liberté, oui.
Marilyse de La
Grange : Ils font pas trop de ravages ?
Mylène Farmer : Le plus petit, davantage, parce
qu'il est beaucoup plus nerveux. Mais elle a un comportement
extraordinaire.
Marilyse de La
Grange : Et ce sont des animaux que vous avez
trouvés ou achetés... vous avez
été émue parce qu'ils
étaient dans une toute petite cage ?
Mylène Farmer : C'est les regards... Moi j'attache
une importance considérable aux regards. C'est vrai que
quand je suis rentrée dans ce magasin, j'ai vu le regard
d'E.T., qui avait un comportement plutôt passif. Et pour moi,
c'était évident que de le prendre et de l'avoir
à mes côtés et pouvoir lui donner toute
l'affection dont elle avait besoin.
Marilyse de La
Grange : Alors, tout le monde se demande comment vous pouvez
tourner, travailler et avoir comme ça deux petits singes qui
demandent beaucoup de soins et beaucoup d'affection.
Mylène Farmer : C'est à peu
près compatible dans la mesure où on n'a pas
trop, trop de velléités de grande voyageuse, que
je n'ai pas actuellement. Donc, c'est pouvoir rester à la
maison et s'en occuper au maximum. Mais si je dois
réellement partir, il y a une personne, et une seule, qui
pourrait s'en occuper.
Diffusion d'un reportage sur Stella, une anglaise qui recueille de
jeunes chimpanzés avant de les réintroduire dans
la nature.
Marilyse de La
Grange : Je crois qu'on le voit : les singes ont besoin
d'énormément de tendresse, surtout quand ils sont
jeunes. Ils ont vraiment besoin de leur mère, en fait !
(rires) (Mylène tient alors dans ses bras Cheeta et lui fait
des calins) Alors, Mylène, il y a tout de même une
chose que vous m'avez dite tout à l'heure que j'aimerais que
vous redisiez parce que je crois que c'est important, c'est qu'en
général vous refusez de montrer votre vie avec
vos singes pour ne pas inciter d'autres gens à en acheter.
Mylène Farmer : Oui, parce qu'une fois de plus, un
singe n'est ni un chat, ni un chien. On ne peut pas le laisser quand on
part en vacances à une tierce personne. C'est un animal
très dépressif, je crois, qui pourrait s'abstenir
de manger, certes, pendant deux, trois ou quatre jours, mais je pense
que ça peut être un traumatisme pour lui que de
quitter ses maîtres, Gaétan pourrait le dire mieux
que moi.
Marilyse de La
Grange : Et est-ce que vous ne seriez pas tentée
par une expérience semblable à celle de Stella ?
Est-ce que vous êtes un jour capable de dire "Au revoir, je
m'en vais, je vais aller m'occuper de singes dans la jungle" ?
Mylène Farmer : Je me sens foncièrement
capable. Maintenant, de là à y arriver,
à prendre cette décision... Je pense que je le
ferai beaucoup plus tard, en tout cas. Mais je crois que ça
ne se fait pas non plus à la légère,
c'est rentrer comme on rentre dans un couvent. Et avoir certainement
beaucoup plus de connaissances quant aux singes et à leur
vie que je n'en ai moi-même. Donc ça serait plus
un rêve... Mais j'ai suivi longuement la vie de Diane Fossey,
que vous aviez présentée lors de votre
émission et qui était fascinante.
Marilyse de La
Grange : Enfin, en tout cas ne nous quittez pas trop vite, je
pense que tous les jeunes admirateurs qui sont là seraient
très, très tristes, n'est-ce pas, si
Mylène s'en allait !
Mylène Farmer : (rires) Mais je les
emmènerais avec moi...
Reportage sur l'actrice Tippi Hedren qui vivait entourée de
félins.
Marilyse de La
Grange : Je n'arrive vraiment pas à arracher
Mylène à sa passion ! (Mylène joue
alors avec Cheeta) Il faut peut-être revenir à la
chanson pour conclure : en fait dans beaucoup de vos chansons
(l'animatrice veut probablement parler des clips, ndlr), il y a des
animaux. Alors dites-nous, Mylène : il y a des chevaux dans Tristana,
c'est ça ?
Mylène Farmer : Dans Tristana, il y a
des chevaux et surtout un loup, donc, qui appartenait à
Gaétan. Libertine,
il y a beaucoup de chevaux, Sans
contrefaçon, il y avait aussi des
chevaux, carrioles, marionnette... Et puis le dernier, c'est
à découvrir ! Il y a une biche et un grand-duc.
Marilyse de La
Grange : Alors nous allons vous montrer, ce sera la
conclusion de cette émission, en exclusivité...
Mylène Farmer : Absolument, oui.
Marilyse de La
Grange : Puisque ce n'est encore jamais
passé à l'écran, je crois…
Mylène Farmer : Non, jamais.
Marilyse de La
Grange : Le dernier clip de Mylène, qui s'appelle,
enfin qui est la chanson "Moi, je" (sic) et vous allez...
Mylène Farmer : Ainsi soit je...
Marilyse de La
Grange : Ainsi soit
je...,
pardon !
Mylène Farmer : Qui ne sera pas dans son
intégralité, puisqu'on va être
obligés, je crois, de couper au bout de quatre minutes.
Marilyse de La
Grange : C'est ça. Mais je crois que les
téléspectateurs auront beaucoup l'occasion de le
revoir !
Mylène Farmer : Bien sûr, oui.
Marilyse de La
Grange : En tous les cas, merci beaucoup Mylène
d'être venue.
Mylène Farmer : Merci à vous. Merci
à Gaétan, aussi.
L'émission s'achève avec la diffusion du clip de Ainsi soit je...
Source
retranscription Référentiel des TV - Editions Why
Not
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