Les années Anamorphosée et Tour 1996

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

J’ai accepté l’idée de vivre, l’idée de la joie et des plaisirs simples. Ce sont des choses que je n’avais jamais envisagées. Peut-être ce métier m’a-t-il enfermée en me confortant dans une nature plutôt tournée vers l’isolement. Le voyage en Californie m’a beaucoup aidée. Le fait de partir seule, donc l’idée du danger, m’a fait ouvrir les bras pour recevoir et découvrir. C’est nouveau pour moi.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

L’idée de vacances, de soleil et de palmiers est une chose que je n’envisage pas, même si je reconnais, maintenant, que le soleil peut être parfois agréable. J’avais vraiment besoin de larges espaces et je connaissais quelques personnes là-bas. J’y allais aussi pour les studios et les musiciens. La Californie m’a offert une qualité de vie et de liberté que je ne connaissais pas.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Physiquement, je me suis toujours trouvée trop maigre. Je n’ai jamais employé le mot mince, mais maigre! Ça m’a toujours hantée et continue de me hanter. J’aime plutôt la femme qui a des formes. (…) Je n’aime pas mon nez.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

J’ai l’impression de manger beaucoup parce que je mange à n’importe quelle heure, mais c’est plus une façon de picorer qui reste très anarchique. J’aime davantage le salé aujourd’hui, que le sucré, et j’ai appris à apprécier le vin. Je ne mange pas de viande, par goût et parce que j’aime de moins en moins ce qu’on fait aux animaux. J’aime les féculents, je pourrais manger des pâtes tous les jours ! On dit que je suis difficile, j’ai l’impression d’être très facile puisque j’aime les aliments de base et pas forcément les choses compliquées ! Maintenant, peut-être est-il difficile de me nourrir !

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Je sors toujours très peu parce que, dans le fond, j’ai toujours craint l’exposition, l’extérieur, l’excès… On en revient toujours au regard de l’autre.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

La mode est une chose très importante dans ma vie. J’aime les couleurs, j’aime m’habiller et me changer autant de fois que je le veux. J’aime penser que le vêtement et l’humeur ont quelque chose à voir ensemble. Je n’ai jamais rejeté l’idée de séduire, même si je ne saurais préciser quelle est ma séduction. L’idée de plaire est importante.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Je m’autorise des silhouettes qu’avant je refusais, ça fait partie de cette rupture, de cette renaissance. C’est difficile pour moi de vous dire le pourquoi du comment, si ce n’est que ça fait partie d’un tout. Le talon, par exemple, est une chose que je n’avais jamais abordée et dont je ne peux plus me passer. C’est clinique, dans un sens ou dans l’autre.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Le choix d’Herb Ritts n’était pas innocent. Je savais qu’il pouvait m’emmener vers une certaine sensualité sans me donner l’impression d’être dénudée. Peut-être y a-t-il aussi le mot femme qui me fait moins peur et que j’accepte totalement. Ces photos sont peut-être plus femme.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Etre mère : j’y pense probablement. Il y a une réelle et profonde envie, alors qu’avant l’idée de la prolongation de moi-même était impensable. Je l’accepte aujourd’hui comme une chose évidente : rien ne ressemble au fait d’avoir un enfant.