Les années Anamorphosée et Tour 1996

Vogue (Allemagne), le 01/03/1996

Bien entendu, je reste en contact avec ma famille, mais nous communiquons très peu. Je présume qu’elle doit être fière de mon succès. Mon père n’est plus de ce monde, il est décédé avant le début de ma carrière, lorsque j’avais 21 ans. Je n’ai reconnu que plus tard à quel point il avait compté pour moi.

Vogue (Allemagne), le 01/03/1996

Je voulais exprimer la beauté qui se trouve dans la violence et l’horreur (dans l’émission « Mon zénith à moi » sur Canal + en octobre 1987, ndlr). C’est pourquoi j’ai choisi deux reportages sur les exécutions. Une exécution est, bien entendu, répugnante et cruelle, mais il s’en dégage une réelle force. Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens. (…) Même la mort d’un proche peut être fascinante. Voir cette personne morte me parut presque un spectacle. Suis-je morbide ou vais-je au-delà de ça ? Est-ce une preuve d’amour ? Je ne sais pas.

Vogue (Allemagne), le 01/03/1996

Je refuse aujourd’hui l’angoisse que me crée la pensée de la mort. Je me dis qu’il existe effectivement une vie après la mort. J’ai changé de philosophie.

Vogue (Allemagne), le 01/03/1996

Ce fut très douloureux. Un déséquilibré voulant me rencontrer fit irruption dans ma maison de disques, tirant autour de lui avec sa carabine. Il tua le standardiste âgé de 28 ans. Ce fut un des événements les plus marquants de ma vie.

Vogue (Allemagne), le 01/03/1996

Dans mon travail, la mort est un thème très important. Elle fait, après tout, partie de notre existence.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

La solitude, c’est une chose que j’essaie de bannir aujourd’hui. J’aime désormais l’idée du dialogue et de la rencontre. J’aime probablement donner plus aussi puisque le dialogue est une forme de don.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

J’ai l’impression d’avoir vécu une autre naissance. Je me dis que j’ai eu de la chance soit parce que la vie me l’a donnée, soit parce que j’ai eu le courage ou l’intérêt d’aller vers autre chose que ce vers quoi je tendais. Je ne sais si c’est la Californie, mais c’est ce voyage et cette rupture avec une vie. Je parlerais plutôt de perte d’identité pour retrouver ma véritable identité. Je m’essoufflais et j’ai eu besoin de me reconstruire.

Jeune et Jolie, le 01/04/1996

Je me suis reconstruite grâce à la liberté tout simplement, et aux rencontres. J’ai pu me déployer et avancer sans être regardée, parce que lorsqu’on n’a plus le désir d’être regardée, il faut s’échapper. Sinon c’est une prison et une vraie névrose. J’avais envie de respirer et de vivre des choses au quotidien qui sont très banales.