Les années Anamorphosée et Tour 1996
Télé 7 Jours, le 30/10/1995
L’idée de censure, même auto, me révulse. S’interdire de dire les choses n’est pas une solution. Les tabous ont toujours empêché d’aller de l’avant. |
7 Extra, le 31/10/1995
J’avais besoin de temps pour voyager, redécouvrir certaines choses. Après le film Giorgino, j’avais envie de faire une rupture, de me régénérer et de me ressourcer. |
7 Extra, le 31/10/1995
J’ai passé neuf mois à Los Angeles. Avant, pendant et après l’album Anamorophosée. C’est une ville dans laquelle je me sentais bien. J’avais besoin de cette idée d’espace, de perte d’identité pour pouvoir me retrouver. Vivre comme tout le monde, « normalement », c’est important. J’ai pu me promener, faire les gestes de tous les jours, sans que l’on m’observe. J’ai le sentiment que les Californiens ne jugent pas l’autre. Ils n’ont pas ce jugement si facile que l’on a chez nous. Ces regards qui vous dérangent parce qu’ils vous examinent de trop près ou vous considèrent comme anormal. |
7 Extra, le 31/10/1995
L’idée de provocation fait partie intégrante de ma vie, sans qu’il y ait derrière cela la moindre revendication. C’est important de provoquer, du moins de susciter une réaction, une réflexion ou une révolte. Mais de là à se focaliser sur un et un seul aspect de la personnalité de quelqu’un, il y a une marge. |
7 Extra, le 31/10/1995
Dès l’instant où j’ai accepté de chanter Libertine ou Sans Contrefaçon, je savais que je devais m’attendre à certaines réflexions. Dire que je ne suis pas atteinte par ces critiques serait faux. Mais je n’y accorde pas beaucoup d’importance. Si les autres ont envie de découvrir d’autres choses en moi, plutôt que de bâtir des jugements expéditifs, tant mieux. Sinon, tant pis, ce n’est pas grave. Je vis très bien avec ce que j’ai exprimé. |
7 Extra, le 31/10/1995
Si je devais résumer mes pensées actuelles, c’est vrai qu’elles se dirigent vers ce à quoi nous aspirons tous je crois, à savoir un peu plus de sécurité et surtout un peu plus d’amour. |
7 Extra, le 31/10/1995
Les chansons, une fois qu’on les a composées et interprétées, on s’en dépossède complètement. Et il est donc intéressant, et même surprenant, de voir les lectures que vous en faites. |
7 Extra, le 31/10/1995
En ce qui concerne la notion de rupture, je parlerais plutôt d’une élévation. S’élever tout en gardant les pieds sur terre et en essayant de comprendre l’autre. En n’oubliant pas que la mort n’est pas une fin en soi. Donc, si rupture il y a, c’est une rupture de l’esprit terrestre, avec cette envie d’envisager d’autres choses. Finalement, j’ai peut-être tout simplement exprimé mon envie de spiritualité. |
7 Extra, le 31/10/1995
Je crois que tous nous avons besoin de notre dose de spiritualité. On vit dans un monde qui est de plus en plus désespérant et totalement bouché. Pour justifier son existence ici et pour pouvoir l’apprécier, on a envie d’imaginer que la vie ne s’arrête pas une fois que la mort apparaît. Avant, cette notion faisait partie de moi. Aujourd’hui, je n’en veux plus, je ne l’accepte plus. Sinon, je ne peux pas vivre correctement. Je suis arrivée à cet état d’esprit grâce à certaines lectures et méditations. |
7 Extra, le 31/10/1995
J’ai beaucoup appris en lisant Le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort. Il traite de l’importance de donner une qualité à sa vie pour pouvoir envisager sa mort avec une certaine sérénité. Toutes ces notions sont très belles et elles sont porteuses d’espoir. |